Le "self-care" au service de la détresse maternelle

Ne pas ressentir le bonheur qu’on avait imaginé après une naissance est une grande souffrance, mais vous pouvez passer au travers. Il se peut que vous ayez besoin d’aide professionnelle, ou que vous sachiez déjà ce qui vous fait du bien, ou encore que vous n’ayez aucune idée du bout par lequel prendre les choses: tout cela a sa place. Si vous êtes attirée par le self-care, vous trouverez ci-dessous quelques trucs et astuces que vous pourriez essayer dès à présent pour vous aider à vous sentir mieux. 


1.       Les postures à adopter qui peuvent faire du bien

Accueillez vos émotions négatives, et soyez indulgente avec vous-même

Vous êtes loin d’être seule dans votre cas. Vous avez la permission de vous sentir comme vous vous sentez, et vous êtes déjà en train de chercher des solutions, puisque vous êtes ici. Bravo!  Essayez de ne pas mettre trop d’énergie dans le fait de vous sentir coupable: vous êtes la meilleure maman pour votre bébé. Gardez vos forces pour vous rétablir! 

Entourez-vous bien

Évitez les personnes qui vous font vous sentir mal à l’aise, et entourez-vous de celles que vous aimez et qui vous font vous sentir bien. Confiez-vous aux personnes en qui vous avez confiance, et seulement si vous en avez le désir.  Les personnes qui sont en mesure de vous écouter sans juger et en toute bienveillance sont celles qui font partie du système de soutien dont vous aurez besoin. 

Ne vous comparez pas aux autres

Chaque maman vit les choses à sa manière et évolue dans un environnement qui lui est tout à fait unique. Personne d’autre que vous n’est la maman de ce bébé-ci, dans ces circonstances précises et avec cette histoire de vie ! 

Formulez l’aide dont vous avez besoin

De nombreux membres de votre entourage voudront probablement vous rendre visite pour rencontrer le bébé. Ce sont de beaux moments, tout comme ils peuvent entraîner de la frustration pour la maman. 

Si vos proches n’ont pas le réflexe de vous proposer de l’aide, demandez-la : que ce soit pour les courses, la préparation des repas, le pliage des couches lavables, ou une simple présence rassurante, les personnes qui vous aiment sont aussi là pour ça. 

Parlez à votre entourage, et surtout à votre conjoint.e de ce que vous ressentez.

C’est important pour lui ou elle de savoir où vous en êtes, pour savoir comment agir et pouvoir vous aider, mais aussi pour lui donner l’occasion de gérer son inquiétude, de prendre la décision de consulter pour lui/elle-même, etc. 

2.       Les petits gestes du quotidien qui peuvent vous soulager

Note: Ces petits conseils ne se veulent surtout pas une marche à suivre pour toutes les mamans en difficulté. Chaque maman vit une réalité différente avec des besoins différents, et il est possible que recevoir des conseils est la dernière chose dont vous ayez besoin en ce moment: c’est tout à fait okay. Vous n’avez pas à essayer de mettre nos conseils en pratique pour être une bonne maman et vous n’avez rien à prouver à personne.  Il y a peut être d’autres choses qui vous font du bien, ou peut-être que tout simplement vous êtes en mode survie et que sortir prendre l’air est au-dessus de vos forces pour l’instant:  ça aussi, c’est okay! 

Nos suggestions sont là si vous avez l’envie de les explorer, sans obligation et sans pression. 

Reposez-vous quand votre bébé dort

Vous n’avez pas besoin de dormir si vous ne vous en sentez pas capable : fermer les yeux et prendre de grandes respirations peut déjà avoir un effet calmant.  Certaines mamans maîtrisent leur anxiété en travaillant fort dans la maison pendant les périodes de sieste. Le premier pas vers le fait d’aller mieux est en fait d’en faire moins!  De façon générale, résistez à la tentation d’en faire trop, tout le temps. 

Essayez de prendre l’air tous les jours si vous le pouvez, et de faire de l’exercice dans la mesure du possible 

Vous aurez parfois l’impression de n’avoir de l’énergie pour rien, et quitter la maison semble hors de portée; mais dites-vous qu’une simple marche quotidienne peut faire beaucoup de bien à votre santé mentale. 

Faites-vous une petite routine hebdomadaire

Il pourra être bénéfique pour vous de rompre l’isolement surtout si vous êtes immigrante dans un pays d’accueil et/ou si votre congé de maternité vous paraît long. Si vous vivez dans une ville qui le permet, vous pourriez par exemple planifier des activités maman-bébé autant de fois par semaine que cela vous fait du bien. Au Québec, les infirmières des CLSC ou la personne au guichet psychosocial de votre CLSC de référence peuvent vous donner une liste des activités de ce type dans votre quartier. Vous pouvez aussi appeler le 211 (service d’information et de référence sur les services sociocommunautaires) pour obtenir des suggestions.

Rappelez-vous que si vous ne vous sentez pas toujours capable de vous rendre à une activité planifiée, c’est okay! La routine doit vous rassurer, et non vous pressuriser.  

Mangez sainement, évitez les excitants et l’alcool

Certains compléments alimentaires peuvent vous aider : la prise régulière d’Omega-3, un acide gras polyinsaturé, a des résultats prouvés sur la santé physique et mentale des mamans allaitantes. 
Il existe des liens démontrés entre l’alimentation et la santé mentale : l’humeur elle-même peut modifier votre appétit et votre comportement alimentaire, mais cela fonctionne aussi dans l’autre sens. Par exemple, plusieurs études ont établi des rapports clairs entre la consommation d’aliments à indice glycémique élevé (comme les sucres raffinés), et l’apparition et∕ou le maintien de symptômes dépressifs. N’hésitez pas à consultez un.e naturophathe pour vous aiguiller dans vos choix alimentaires durant cette période difficile et consultez ici notre article sur l’alimentation en soutien à la détresse maternelle.

 Surtout, gardez en tête qu’il y aura des bons jours et des moins bons jours. L’ajustement prend du temps et l’aide que vous saisirez ainsi que les effets bénéfiques des outils présentés ici ne seront pas tous immédiats, ou constants.