4 facteurs qui peuvent ralentir le rétablissement après la détresse maternelle
Si vous êtes en détresse après une naissance, il n’est pas possible de prévoir quelle amélioration se fera sentir ni quand (même si, avec la bonne aide, vous irez mieux): laissez-vous le temps de devenir mère. Votre expérience est personnelle et ne doit être comparée à aucune autre. En effet, il existe de nombreuses variables qui influencent le temps qu'il faudra à chaque maman pour se rétablir.
Le temps pendant lequel vous avez souffert de détresse maternelle avant d’avoir reçu de l’aide
La plupart des mères souffrant de détresse maternelle ou de dépression post-partum se rétablissent complètement, surtout si la détresse est dépistée et accompagnée tôt.
La logique est que plus vous attendez pour obtenir de l'aide, plus il vous faudra de temps pour aller mieux. Certaines recherches ont démontré que la rémission rapide des symptômes dépressifs est l’indicateur le plus important de l'issue favorable à long terme d'un épisode dépressif. En gros, plus vous êtes accompagnée rapidement (et cela inclut potentiellement la prise de médicaments) et plus le traitement est efficace pour vous, meilleur sera le résultat sur le long terme (avec des risques amenuisés de rechutes ).
La sévérité et l’intensité de vos symptômes
Plus les symptômes de votre détresse maternelle sont sévères, plus il faudra de temps pour que vous vous sentiez mieux.
Une étude de 2002 a révélé qu'une dépression plus grave était associée à une diminution de la probabilité de guérison précoce. Attention, cela n’indique pas une diminution de la probabilité de guérison, mais simplement une diminution de la probabilité de récupération rapide. C’est normal: si vous êtes très souffrante, il vous faudra du temps pour revenir à votre état normal. Un peu comme pour la santé physique et le rétablissement après un accident: le temps de récupération sera plus ou moins long selon les dommages que votre corps a subi.
Gardez simplement en tête que vous y arriverez!
L’efficacité de l’aide que vous recevez
Certaines femmes sont accompagnées d’une façon qui n’est pas suffisamment adaptée à leur rythme et à leurs besoins, ce qui fait que leur situation ne s’améliore pas.
Il y a diverses raisons à cela: il existe différents types de thérapies (thérapie comportementale cognitive, thérapie comportementale dialectique, thérapie interpersonnelle, thérapie de groupe, etc.), différents types de médications, différentes types de soins personnels (luminothérapie, méditation, yoga, prise de compléments alimentaires, etc.) et même différents types de groupes de soutien (avec ou sans bébé, groupes spécifiques à la difficulté post-partum, groupes d’entraide entre mamans avec ou sans difficulté post-partum, etc.).
On sait que, dans le domaine de la santé mentale, ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionne pas toujours pour une autre: de ce fait, il est important que vous trouviez la formule qui peut marcher pour vous, spécifiquement. Si vous avez l’impression d’aller de moins en moins bien plutôt que mieux, il est certainement temps d'envisager un changement- soit dans le suivi dont vous bénéficiez, soit dans votre traitement médicamenteux (en consultant votre médecin), soit dans vos habitudes de vie. Ou les trois à la fois!
Il est possible, malgré toute la bonne volonté et les bonnes intentions du monde, que le ou la professionnel.le qui vous accompagne aie une connaissance et une expérience limitées dans le domaine de la santé mentale maternelle.
Si vous êtes en thérapie, il se peut que l’approche utilisée ne fonctionne pas pour vous, ou que le ou la professionnel.le ne corresponde tout simplement pas à votre personnalité. Ce sont des choses qui arrivent, et aussi inconfortable que cela puisse éventuellement être, il est important que vous expliquiez à cette personne comment vous vous sentez, et en quoi son plan d’intervention allège ou non les symptômes de votre détresse maternelle. Un.e «bon.ne» professionnel.le doit souvent envisager de nouvelles options et adapter son approche en cours de suivi. Il faut que vous puissiez vous sentir entendue et comprise. Si malgré des ajustements, ou si justement vous ne le/la sentez pas prêt.e à s’adapter à ce que vous avez nommé, vous avez parfaitement le droit d’en changer.Le message clef est celui-ci: n’abandonnez pas! Il existe forcément une formule qui fonctionnera pour vous! N’hésitez pas à prendre contact avec notre équipe pour explorer l’aide que pourrait vous apporter Mama Joia, et à vous renseigner sur nos groupes thérapeutiques Joia.
Votre environnement et ce que vous avez fait pour prendre soin de vous
Obtenir une aide professionnelle est crucial, mais cultiver un environnement propice à la guérison est également très important. Si vous n’avez aucun relais auprès de votre (vos) enfant(s), pas d’aide à la maison, si vous ne vous nourrissez pas adéquatement, etc., de nombreux stresseurs demeurent et votre rétablissement peut s’en trouver compromis, ou prendre plus de temps. N’hésitez pas à faire appel à des ami.e.s ou de la famille pour vous soutenir émotionnellement et pragmatiquement dans cette épreuve. Il n’existe pas de recette miracle pour aller mieux rapidement, se relever de la détresse maternelle prend du temps, et c’est normal. En allant chercher de l’aide, vous faites la bonne chose et prenez soin de vous.
Il est important que vous honoriez votre engagement envers vous-même et votre santé: personne d’autre que vous ne peut se présenter à votre rendez-vous avec votre médecin. La psychothérapie ne donnera pas de bons résultats si vous ne vous ouvrez pas à votre psychothérapeute. Aucun médicament ne fonctionnera si vous ne le prenez pas ou si vous ne le prenez que quelques jours. Aucun groupe de soutien ne vous aidera si vous n'y participez pas. Un mauvais sommeil et un apport nutritionnel non adapté ne peuvent pas soutenir votre santé physique et mentale.
Vous jouez un rôle clé dans votre processus de récupération. C'est dur, très dur même, de se mobiliser quand on se sent très mal. Mais prendre soin de vous et faire de votre santé une priorité est le meilleur cadeau que vous puissiez vous faire, à vous et à votre bébé.
Consultez ici notre article sur le self-help ou comment saisir des moyens complémentaires à la psychothérapie pour vous donner un petit coup de pouce.