Difficulté maternelle: les erreurs fréquentes que commettent les partenaires de vie

Comme partenaire, il se peut que vous contribuiez, sans vous en rendre compte, à renforcer certaines manifestations de la détresse maternelle de votre conjointe en commettant des impairs très courants.  Reconnaître ses erreurs et travailler sur elles avec honnêteté est essentiel pour que toute votre famille trouve son équilibre. Voici donc les principaux écueils à éviter lorsqu’on accompagne une maman qui vit la difficulté maternelle .


La comparer avec d’autres mères

Votre conjointe n’a pas de contrôle sur ce qui lui arrive. Comparer sa façon de vivre la maternité avec celle de quelqu’une d’autre ne peut donc mener nulle part. Tant mieux si Marie-Ève qui vient d’avoir un bébé aussi semble pleurer moins et être plus en forme; mais d’une part on ne sait pas ce qui se passe vraiment du côté de Marie-Ève, d’autre part votre conjointe est probablement la première à vouloir être Marie-Ève en ce moment. Sa réalité est différente, c’est ainsi, et c’est déjà suffisamment difficile pour qu’il ne faille pas y ajouter du jugement. 

Être en colère contre elle

La frustration et la déception ressenties par certain.es partenaires peuvent se transformer en colère qu'ils ou elles éprouvent à l'égard de la mère. Autant il est tout à fait légitime de ressentir de la colère contre la situation, autant votre conjointe n’a pas choisi cette situation. Tourner votre colère contre elle ne fera qu’aggraver la situation, il est normal et sain que vous ayez besoin d’exprimer de la colère- simplement pas envers elle, ni en sa présence. 

Vous retirer

Certaines personnes, lorsque confrontées à la détresse de la mère, sentent que c'est tout simplement trop difficile à gérer et choisissent de ne plus s’en occuper du tout. Ils ou elles se distancient de leur conjointe souffrante, notamment en travaillant plus longtemps, en ayant des activités qui les mobilisent souvent hors de la maison, en ne parlant plus, etc. 

Il est tout à fait normal d’avoir besoin de prendre soin de soi, et même de devoir prendre un pas de recul souvent, dans des situations aussi difficiles. Mais l’évitement de ladite situation n’est pas une solution, au contraire: le sentiment d’abandon et de rejet vécu par votre conjointe ne fera que ralentir le processus de rétablissement. La santé et le bien-être de votre famille requiert que vous soyez là. 

Vouloir tout gérer vous-même

Vivre aux côtés d’une personne vivant la détresse maternelle est extrêmement exigeant, surtout dans un contexte où il faut aussi accueillir un nouveau-né . Vous n’avez pas, comme partenaire, à porter cela seul.e. Il est important d’avoir du soutien sur les aspects liés à la gestion du quotidien (tâches domestiques, soins au bébé) et une aide professionnelle de qualité pour accompagner votre conjointe dans son rétablissement.

Essayer de “la sortir de son état”

En tant que personne partageant la vie d’une maman en détresse, il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire pour l’appuyer. Mais penser et nommer que vous sauriez ce qu’elle doit faire pour sortir de sa situation est une erreur; les commentaires comme «il te suffirait de», ou «c’est normal que tu sois déprimée avec ce que tu fais (par exemple, être au lit)», ne sont pas utiles. 

Conclusion

Jongler entre la détresse de la personne que vous aimez, votre rôle de parent, vos besoins à vous est extrêmement épineux. Il est tout à fait normal que vous  viviez un stress intense et que vous adoptiez parfois sans le vouloir, des comportements blessants qui peuvent augmenter la difficulté vécue par la mère. Après tout, vous n’avez jamais été formé pour gérer des troubles comme ceux-là, et vous n’avez certainement pas demandé à être dans la position dans laquelle vous vous trouvez.

Tout cela est donc très naturel. Ce qui compte c’est de réaliser qu’il y a des choses que vous pouvez faire pour contribuer positivement à la situation, et de les mettre en place pour elle et pour vous. Découvrez pour cela nos articles '“comprendre la détresse maternelle quand on est un proche", et, surtout, “Comment soutenir, sans s’épuiser, une maman vivant la détresse maternelle?”.