Comment soutenir une maman vivant la détresse maternelle (sans s'épuiser)?

Assister à la détresse d’une maman qui s’effondre est extrêmement éprouvant. Si vous êtes en plus l’autre parent du bébé, c’est encore plus exigeant: cela peut hypothéquer votre propre expérience de la parentalité, même si ça n’est pas la faute de la maman. Il y a des choses que vous pouvez faire pour vous faire aider, et des choses que vous pouvez faire pour appuyer la maman en difficulté.


Allez chercher des informations et de l’aide
Il est absolument normal que vous soyez ébranlé.e: la détresse maternelle dure dans le temps, dans l’intensité et amène la maman à se comporter d’une façon différente qu’à l’habitude. Cela peut représenter un fardeau émotionnel intense, et vous demander un plus gros investissement auprès du bébé si la maman éprouve des difficultés à s’en occuper. Cette situation peut engendrer beaucoup d’angoisse, de fatigue, de déception, et un fort sentiment d’impuissance.

Pour bien accompagner la maman dans ce moment difficile et aussi pour ne pas retourner les choses contre elle, ou contre vous (vous n’êtes bien évidemment pas la cause de la détresse de la maman), il faut bien comprendre la situation, s’informer (découvrez-en plus sur la détresse maternelle en consultant notre article ici) et trouver du soutien auprès d’ami.e.s et de professionnel.les. Vous pourriez ainsi décider de consulter un.e psychologue, ou de solliciter une organisation qui vient en aide spécifiquement aux personnes vivant des difficultés de santé mentale. Partager votre expérience au sein de groupes de parole ou auprès d’un.e psychothérapeute peut aussi vous aider à rompre l’isolement dans lequel ces situations tendent à vous plonger, notamment comme jeune parent. 

Ne vous oubliez pas
Tentez de poursuivre au moins quelques-unes de vos activités favorites, même si la charge de responsabilités à la maison se fait plus lourde. N’hésitez pas à vous évader de temps en temps pour vous ressourcer, même sans l’assentiment de la maman (assurez-vous bien sûr que les besoins du bébé seront couverts par ailleurs). L’objectif est de conserver/ retrouver la force indispensable au soutien de celle que vous aimez.

Pour soutenir la maman 

  • Concentrez vos efforts et vos énergies sur le fait qu’un jour elle ira mieux.  

  • Soyez dans une logique de collaboration.

  • Demandez-lui comment lui être utile. Vous pourriez dire : « Je veux t’aider. Qu’est-ce que je peux faire?» Si elle n’en n’a aucune idée, accomplissez les tâches courantes que les mères trouvent habituellement utiles. Idéalement, faites-le avant qu'elle ne le demande.
    L’aide que vous lui donnez doit lui permettre de prendre une pause de ses tâches de mère, ce qui est indispensable. Sinon, elle se fatiguera davantage, et cet état n'améliorera pas la dépression.

  • Acceptez l’aide d'amis et de membres de la famille. Ne laissez pas votre fierté refuser du soutien lorsqu’il se présente.

  • Aidez la maman à entrer en communication avec d'autres personnes, notamment en demandant à des amis de l’aider ou en obtenant de l’aide de spécialistes des soins de santé. Par exemple, offrez-lui de la conduire ou de l'accompagner à un rendez-vous chez le médecin, si vous êtes inquiet.ète(s)

  • Encouragez-la à parler de ses émotions, accueillez-les et faites preuve d’empathie; évitez de désapprouver ses émotions ou d’y porter un jugement.

  • Montrez-vous affectueux:
    Par les paroles : dites-lui que vous l'aimez et que vous êtes là pour elle.
    Par les gestes : serrez-la dans vos bras, passez-lui la main dans les cheveux.
    Évitez de l'inciter à avoir une relation sexuelle tant qu'elle n'est pas prête.

  • Si vous-même avez repris le travail, ne vous attendez pas à ce que votre partenaire soit une « super-maman » seulement parce qu’elle est à la maison toute la journée. Soyez reconnaissant.e de pouvoir être au travail, car c’est souvent moins stressant que d'être une mère devant répondre constamment aux besoins d'un nouveau-né.

  • Donnez les soins à l'enfant, passez du temps seul.e avec votre enfant : ainsi, la mère aura une pause.

  • Parlez à d'autres mères qui ont surmonté la difficulté maternelle, et à d’autres partenaires ayant accompagné des mamans dans cette situation.

  • Dites-vous que vous n'avez rien à voir avec sa colère. La colère et l'irritabilité sont des symptômes de la détresse. Si la mère devient en colère et irritable, prenez une pause jusqu’à ce que vous vous calmiez tous les deux.
    Vous pouvez lui dire : « J’aimerais comprendre ce que tu dis, mais je n'arrive pas à écouter en ce moment. Pouvons-nous prendre une pause et reprendre la conversion plus tard, lorsque nous serons calmé.es? »

  • Gardez espoir. Vous pouvez vous dire : « Je sais que nous pouvons passer à travers. Les choses s’amélioreront. »

  • Entretenez la relation, ménagez du temps pour elle dans sa dimension “femme”.

  • Faites preuve de patience. Même s’il est très frustrant qu’elle continue d’être triste ou découragée malgré votre soutien et vos encouragements, évitez de reporter cette frustration sur elle. Elle est autant victime de la situation que vous l'êtes. Acceptez que la détresse maternelle mette un certain temps à se dissiper : ne perdez donc pas de vue qu'elle ne durera pas toujours et que l'état de la mère finira pas s'améliorer.

Il y a bien sûr parfois des situations d'urgence : si la maman semble incapable de prendre toute décision, qu’elle évoque le suicide, qu'elle paraît dans un état de dépression avancée avec une incapacité partielle ou totale à s’occuper du bébé, prenez les choses en main en appelant un médecin ou les numéros d'urgence